Sur les traces de ceux qui nous ont précédés à Mouzillon
Des relevés sur les cartes Cassini
Sur cette carte, les axes de circulation sont
dans le sens nord--> sud :
1- la voie Vallet-Clisson dans son ancien tracé, à l'est de l'église et en traversant la sanguèse par le pont Gallo-Romain, longe le clos de Beauregard. C'est une voie de communication qui a traversé des siècles. Si nous l'empruntons à pied, au sud, le premier village est "la Herse" (commune de Gorges). Ce nom de 'herse' prend probablement sa signification dans une grille, au moyen âge, qui pouvait fermer le passage. Plus au sud la voie continue vers la Dimerie de Clisson, la rue des cordeliers, puis elle permet de traverser la Moine grâce au pont en dos d'âne. Au-delà de la Garenne Lemot, Cette voie surplombe la Sèvre Nantaise sur le coteau. Elle traverse Gétigné.
Encore plus au sud, au-delà de Boussay, elle permet de rejoindre le pont de buis de Torfou.
Au nord de l'église, cette voie empruntait la rue Saint Vincent, puis la rue Emile Bouanchaud et rejoignant la place de l'église de Vallet, longeait cette église en direction d'Ancenis.
2- la voie Le Pallet-Clisson porte parfois 2 tracés : des aménagements de cette voie devaient être récents;
3- L'axe Clisson la Débaudière de Vallet n'est pas représenté sur la carte Cassini. Ce n'est que le 24 juillet 1874, que le conseil municipal de Mouzillon note que le pont de la Débaudière est à peu près terminé. Lors de la même délibération il évoque son refus d'investissement pour la route de Piltier.
Dans le sens est-ouest:
seul l'axe Le Pallet- La Roberdiere/la Baronnière ; l'axe la Pallet Montfaucon n'est pas représenté.
Des relevés sur le cadastre de 1811
En donnant de la couleur à des chemins représentés sur la fiche du cadastre de 1811, la carte deveint plus éloquente :
dans le sens nord--> sud :
L'axe nord-sud qui passe au centre du bourg de Mouzillon est central. Cependans, la fiche cadastral laisse deviner des voies de communications plus anciennes
--> une première alternative permet de franchir la Sanguèze entre le carrefour de Justice et la Massonière (Vallet)
--> Une deuxième alternative permet de franchir la Sanguèze entre le Brossay et le Plessix
--> une troisième alternative permet de franchir la Sanguèze entre la Barillière et la Rebunière (Vallet)
--> une quatrième alternative de franchir la Sanguèze entre Champoinet et Piltier (Vallet)
dans le sens est--> ouest :
Une voie de chaque côté de la Sanguèze permet de désservir les hameaux.
Le territoire de Mouzillon a-t-il été regroupé autour de ces deux voies ?
Les moyens de communication se développent et modifient la vie quotidienne.
Aussi est-il possible de penser que
1- La réalisation de la route Vallet Clisson dans le première moitié du XIXème siècle a joué un rôle dans l'évolution de la commune ; cette nouvelle voie a été comme une sorte de déviation de la rue principale qui n'était plus adaptée à une circulation développée avec la croissance des activités.
2- Les implantations de la Sablette, de la Haute Fréchotière et de la Moutonnerie sur la route du Pallet à Montfaucon n'est pas une localisation laissée au hasard. Elles témoignent d'une évolution économique certaine.
3- De même, pour le village de Beausoleil sur la route du Pin à l'Audigère.
Des traces
Les moyens de communication élargissent l'horizon de vie.
Une observation de l'ancien cadastre et des cartes plus récentes montre que le franchissement de la Sanguèze n'était pas un obstacle permanent : au pont gallo-romain s'ajoutaient la chaussée de Bois-chaudeau, un gué entre la Gaudinière et le Bois Rouaud, un gué entre entre la Barillière et la Pilotière (Vallet), un passage à la Brangerie, un pont entre Champoinet et Piltier (Valet)/ la Guiltière (Tillières).
Ces petits chemins creux sont peut-être les restes de parcours que nos ancêtres aimaient bien emprunter pour se rendre visite sur ces deux rives de la Sanguèze.
Ci-dessous le pont gallo-romain dont la construction remonte bien au-delà des périodes évoquées. Ce pont a été emprunté par des générations de mouzillonnais !
En avril 2017, la presse a rapporté un débat municipal :
« Nous avons rencontré l’architecte des Monuments historiques, et celui des Bâtiments de France. Ils ont fait appel à un historien et notre pont n’est pas gallo-romain (Antiquité), mais bel et bien gallo-roman (Moyen-Age) ». Des traces de ce pont apparaissent au XIIIème siècle. Peut-être un autre pont antérieur en bois avait-il permis le passage de la Sanguèze en ce lieu.
Que la construction de ce pont date du XIIIème siècle serait cohérent avec la mise en place des chaussées relatives aux moulins de la Motte, de Boischaudeau et de la Débaudière.
D'ailleurs la destruction de la chaussé de la Motte en 2014 a modifié l'éco-système du pont au point de le fragiliser gravement. Une réparation a été effectué en 2018.